L’agriculture durable vise à produire des ressources alimentaires tout en préservant l’environnement, la biodiversité et les équilibres écologiques à long terme. Dans cette optique, la faunistique, qui étudie la diversité et la distribution des espèces animales, joue un rôle essentiel. Elle permet de mieux comprendre les interactions entre les espèces animales et les systèmes agricoles, d’identifier les pratiques bénéfiques ou nuisibles à la faune, et de proposer des stratégies agricoles compatibles avec la conservation de la biodiversité.
Faune utile et services écosystémiques
Certaines espèces animales présentes dans les milieux agricoles jouent un rôle crucial dans le maintien des services écosystémiques. Les insectes pollinisateurs comme les abeilles, les bourdons et certaines mouches participent activement à la reproduction de nombreuses cultures. Les prédateurs naturels tels que les coccinelles, les chauves-souris ou les oiseaux insectivores régulent les populations de ravageurs agricoles. La faunistique permet de recenser ces espèces utiles, de suivre leur dynamique et d’évaluer leur efficacité dans les agroécosystèmes.
Impacts de l’agriculture intensive sur la faune
L’agriculture intensive, caractérisée par l’usage massif de pesticides, la monoculture et le labour profond, entraîne une dégradation des habitats fauniques. De nombreuses espèces voient leur habitat se réduire ou disparaître, leur alimentation se raréfier, et leur reproduction être perturbée. La faunistique permet d’identifier les espèces sensibles, de mesurer la perte de diversité animale et de proposer des ajustements favorables à la faune dans les pratiques agricoles.
Diversité des habitats agricoles et richesse faunistique
Les systèmes agricoles hétérogènes, qui combinent cultures, haies, prairies, vergers, zones humides et friches, accueillent une faune plus diversifiée que les monocultures. La faunistique met en lumière l’importance des éléments semi-naturels dans les paysages agricoles. Ces structures favorisent la circulation, la reproduction et l’alimentation des animaux. Leur maintien est donc essentiel pour allier productivité agricole et biodiversité.
Pratiques agroécologiques favorables à la faune
Certaines pratiques agricoles permettent de concilier production et préservation de la faune. Il s’agit notamment du recours à l’agriculture biologique, de la réduction de l’usage des intrants chimiques, du maintien des bandes enherbées, de l’agroforesterie, ou encore de la rotation des cultures. La faunistique fournit des données précieuses pour évaluer les effets de ces pratiques et encourager leur diffusion auprès des agriculteurs.
Faunistique participative et implication du monde agricole
De plus en plus, des projets de science participative impliquent les agriculteurs dans l’observation et le suivi de la faune présente sur leurs parcelles. Ces initiatives, en collaboration avec les chercheurs et les associations naturalistes, renforcent la sensibilisation à la biodiversité et favorisent l’adoption de pratiques durables. Les données issues de ces démarches alimentent les études faunistiques à grande échelle.
Politiques agricoles et conservation faunistique
La faunistique joue également un rôle dans l’élaboration des politiques agricoles durables. Les données faunistiques permettent d’évaluer l’impact environnemental des politiques agricoles, de justifier les aides agroenvironnementales et de définir des indicateurs de durabilité. Intégrer la biodiversité faunique dans les décisions agricoles est une condition essentielle pour atteindre les objectifs du développement durable.
Conclusion
La faunistique apporte une contribution majeure à la construction d’une agriculture durable. En documentant la diversité animale, ses interactions avec les systèmes de culture et les effets des pratiques agricoles, elle aide à mieux concevoir des paysages productifs et écologiquement équilibrés. L’avenir de l’agriculture passe par une meilleure intégration des connaissances faunistiques dans la gestion des exploitations, afin de garantir une cohabitation harmonieuse entre production et nature.