La croissance corporelle, processus complexe et dynamique, est finement régulée par un système hormonal central impliquant l’axe hypothalamo-hypophysaire. Cet axe neuroendocrinien contrôle la sécrétion d’hormones qui influencent la multiplication cellulaire, la différenciation tissulaire, et le métabolisme, assurant un développement harmonieux du corps humain. Cet article examine les mécanismes hormonaux et la régulation impliqués dans le contrôle de la croissance.
Rôle central de l’hypothalamus et de l’hypophyse
L’hypothalamus, situé à la base du cerveau, agit comme un centre de contrôle qui produit des neurohormones régulant l’hypophyse antérieure (adénohypophyse).
Les neurones hypothalamiques sécrètent la somatocrinine ou hormone de libération de la croissance (GHRH), stimulant la production d’hormone de croissance (GH) par l’adénohypophyse.
Ils produisent également la somatostatine, une hormone inhibitrice qui réduit la sécrétion de GH.
Cette régulation équilibrée assure un contrôle précis de la libération de GH selon les besoins physiologiques.
Hormone de croissance : fonctions et mode d’action
L’hormone de croissance est une protéine polypeptidique qui agit sur de nombreux tissus.
Elle stimule la croissance osseuse en agissant sur les plaques de croissance des os longs, favorisant la division et la différenciation des chondrocytes.
Elle augmente la synthèse protéique, la lipolyse et régule le métabolisme glucidique.
La GH agit aussi indirectement par l’intermédiaire des facteurs de croissance insulin-like (IGF-1) produits principalement par le foie, qui médiatisent beaucoup des effets anaboliques de la GH.
Régulation de la sécrétion de GH
La sécrétion de GH est pulsatile, avec un pic principal durant le sommeil profond.
Outre la GHRH et la somatostatine, plusieurs facteurs influencent cette sécrétion : le stress, l’exercice physique, le jeûne, les hormones sexuelles, et la nutrition.
Les IGF-1 exercent un rétrocontrôle négatif sur l’hypothalamus et l’hypophyse pour moduler la production de GH.
Interactions avec d’autres axes hormonaux
La croissance est également influencée par d’autres hormones telles que la thyroxine, les hormones sexuelles (œstrogènes et testostérone), et le cortisol.
Ces hormones agissent en synergie ou en antagonisme pour moduler la croissance et le développement.
Troubles liés à la dysrégulation de l’axe croissance
Un déficit en GH ou en GHRH peut entraîner un nanisme hypophysaire caractérisé par un retard de croissance.
À l’inverse, un excès de GH, souvent lié à un adénome hypophysaire, provoque l’acromégalie chez l’adulte ou le gigantisme chez l’enfant.
Le diagnostic repose sur les dosages hormonaux, les tests dynamiques, et l’imagerie hypophysaire.
Conclusion
Le contrôle hormonal de la croissance par l’axe hypothalamo-hypophysaire est un processus complexe et finement régulé. La coordination entre hypothalamus, hypophyse et hormones périphériques permet un développement harmonieux et une adaptation aux conditions physiologiques.