Les globules rouges, ou érythrocytes, sont des cellules essentielles au transport de l’oxygène vers les tissus. Leur morphologie et leur intégrité sont cruciales pour leur fonction. En histologie, l’observation des anomalies des globules rouges permet de diagnostiquer de nombreuses pathologies hématologiques, métaboliques ou génétiques. Cet article présente les principales anomalies morphologiques des globules rouges observées au microscope, leurs causes, et leur signification clinique.
1. Morphologie normale des globules rouges
Les globules rouges normaux sont des cellules anucléées, en forme de disque biconcave, d’environ 7-8 micromètres de diamètre. Cette forme optimise leur surface d’échange gazeux et leur flexibilité dans les capillaires. Ils présentent une coloration rose pâle au centre (zone de pallor) avec un cytoplasme riche en hémoglobine.
2. Principales anomalies morphologiques observées en histologie
a) Anisocytose
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Variation anormale de la taille des globules rouges.
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Présente dans de nombreuses anémies, notamment la carence martiale (microcytose) ou les anémies mégaloblastiques (macrocytose).
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Diagnostic visuel par observation d’érythrocytes de tailles hétérogènes.
b) Poïkilocytose
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Variation de la forme des globules rouges.
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Formes pathologiques : ellipocytes, dacryocytes (en forme de larme), stomatocytes (avec une fente centrale), sphérocytes (globules rouges sphériques sans zone centrale).
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Présente dans les anémies hémolytiques, maladies du foie, ou thalassémies.
c) Hypochromie
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Réduction de la coloration centrale due à une diminution de la teneur en hémoglobine.
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Souvent associée à la microcytose.
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Typique des anémies ferriprives.
d) Polychromasie
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Présence de globules rouges jeunes, immatures, légèrement plus grands et plus basophiles.
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Témoigne d’une augmentation de la production médullaire en réponse à une anémie.
e) Présence d’inclusions
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Corps de Howell-Jolly : fragments nucléaires résiduels, signe d’asplénie ou d’hémolyse.
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Corps basophiles : agrégats d’ARN, visibles dans les anémies régénératives ou intoxications.
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Périnclusions de parasites (ex : Plasmodium dans le paludisme).
f) Déformations spécifiques
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Dacryocytes : formes en goutte d’eau, souvent dans les myélodysplasies.
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Échinocytes : globules rouges avec des projections courtes et uniformes, souvent artefact.
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Acanthocytes : projections irrégulières, liés à des maladies hépatiques.
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Sphérocytes : absence de zone claire centrale, globules rouges arrondis et denses, fréquents dans les anémies hémolytiques héréditaires.
3. Causes pathologiques des anomalies
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Carences nutritionnelles : fer, vitamine B12, folates.
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Maladies hémolytiques : anomalies membranaires, enzymatiques ou hémoglobiniques.
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Infections parasitaires : paludisme, babésiose.
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Maladies génétiques : drépanocytose, thalassémies.
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Troubles médullaires : myélodysplasies, leucémies.
4. Techniques d’observation histologique
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Frottis sanguin coloré au May-Grünwald-Giemsa : méthode de référence pour l’analyse morphologique.
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Colorations spécifiques : coloration de Wright, coloration supravitales.
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Microscopie optique : observation à immersion pour la meilleure résolution.
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Microscopie électronique : pour l’étude ultrastructurale.
5. Importance clinique de l’analyse histologique
L’identification précise des anomalies des globules rouges permet :
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Le diagnostic différentiel des anémies.
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La surveillance de l’efficacité thérapeutique.
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La détection précoce de maladies hématologiques.
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L’orientation vers des examens complémentaires (tests biochimiques, génétiques).
Conclusion
L’observation histologique des globules rouges constitue un outil essentiel pour le diagnostic et le suivi des pathologies hématologiques. La connaissance des différentes anomalies morphologiques et de leurs implications cliniques permet aux professionnels de santé d’optimiser la prise en charge des patients.