Les parasitoses représentent l’une des principales causes de pertes économiques dans les élevages d’animaux. Ces infections parasitaires affectent la santé, la croissance, la reproduction et la productivité des animaux d’élevage, qu’il s’agisse de bovins, ovins, porcins, volailles ou équidés. Comprendre les principaux parasites impliqués, leurs impacts économiques et les stratégies de gestion est essentiel pour garantir la rentabilité et la durabilité des exploitations agricoles.
1. Impact économique des parasitoses en élevage
Les parasites causent :
– Baisse de prise de poids et de croissance
– Diminution de la production laitière ou œuficole
– Retard de maturation sexuelle et infertilité
– Augmentation de la mortalité, surtout chez les jeunes animaux
– Coûts liés aux traitements vétérinaires et à la prévention
– Altération de la qualité des produits animaux (viande, lait, œufs)
– Perte de valeur commerciale à l’abattage
Ces conséquences affectent directement la rentabilité des élevages, en particulier dans les systèmes intensifs où la densité animale favorise la transmission parasitaire.
2. Principales parasitoses responsables de pertes
a. Parasitoses gastro-intestinales
Les vers gastro-intestinaux sont parmi les plus fréquents :
– Strongles abomasaux chez les bovins (Haemonchus contortus, Ostertagia ostertagi) causant anémie, diarrhée et baisse de production.
– Nématodes chez les ovins et caprins : provoquent amaigrissement et diminution de la fertilité.
– Ascaris suum chez les porcs : cause de retards de croissance et lésions pulmonaires.
– Coccidies : responsables de diarrhée sévère chez les jeunes volailles, lapins et ruminants.
b. Parasitoses sanguines
– Dirofilariose chez les chiens (impact indirect en élevage canin).
– Babésiose et anaplasmose chez les bovins transmises par les tiques : provoquent fièvre, anémie, parfois mortalité.
– Trypanosomoses en zones tropicales : grandes pertes productives.
c. Parasitoses cutanées
– Gales sarcoptique et psoroptique : provoquent démangeaisons, stress, baisse de croissance.
– Infestations par les mouches piqueuses chez les bovins (hypodermose) : affectent le poids et la qualité de la peau.
d. Parasitoses respiratoires
– Dictyocaulose bovine : infection pulmonaire due à Dictyocaulus viviparus, provoquant toux, détresse respiratoire et mortalité chez les veaux.
– Pneumonies parasitaires chez les ovins : affectent la croissance.
3. Facteurs favorisant l’apparition des parasitoses
– Densité élevée des animaux favorisant la transmission
– Pratiques d’élevage intensives sans gestion rigoureuse des pâturages
– Changements climatiques, favorisant la survie des larves parasitaires
– Résistance aux antiparasitaires due aux traitements inadaptés
– Stress, malnutrition, co-infections
4. Stratégies de gestion et prévention
a. Surveillance parasitaire
– Analyse régulière des fèces (coproscopie) pour détecter la charge parasitaire
– Évaluation clinique des animaux (signes de faiblesse, retard de croissance)
– Identification des périodes à risque selon la saison et le climat
b. Pratiques d’élevage
– Rotation des pâturages pour réduire la contamination des sols
– Gestion de la densité animale et séparation des jeunes et adultes
– Nettoyage et désinfection réguliers des locaux
c. Traitements antiparasitaires
– Usage raisonné et adapté des antiparasitaires (vermifuges, acaricides)
– Alternance des molécules pour éviter les résistances
– Respect des doses, durées et temps de retrait
d. Approches alternatives
– Sélection génétique d’animaux plus résistants aux parasites
– Utilisation de compléments alimentaires stimulants le système immunitaire
– Extraction de substances naturelles antiparasitaires (plantes, huiles essentielles)
5. Conséquences économiques chiffrées
Selon la FAO, les pertes économiques annuelles dues aux parasitoses dans le secteur de l’élevage peuvent atteindre plusieurs milliards de dollars dans le monde, en raison de la baisse de productivité et des coûts de traitement. Par exemple :
– Chez les bovins, la strongylose peut réduire la prise de poids de 15 à 30 %.
– Chez les volailles, les coccidioses entraînent une baisse de production d’œufs jusqu’à 25 %.
– Chez les ovins, la gastro-entérite parasitaire entraîne des pertes de fertilité importantes.
6. Importance d’une approche intégrée
Une gestion efficace des parasitoses repose sur une approche intégrée combinant :
– Diagnostic précis et surveillance continue
– Pratiques d’élevage adaptées
– Utilisation judicieuse des traitements antiparasitaires
– Sensibilisation et formation des éleveurs
– Collaboration avec les vétérinaires et spécialistes
Cette approche permet d’optimiser la santé animale, d’améliorer la productivité et de réduire les coûts.
Conclusion
Les parasitoses constituent un enjeu majeur en élevage, impactant non seulement la santé des animaux mais aussi la rentabilité des exploitations. Leur contrôle nécessite une vigilance constante, un diagnostic rigoureux et des stratégies adaptées à chaque contexte d’élevage. La prévention et la gestion intégrée restent les clés pour minimiser les pertes économiques liées aux parasites, assurer le bien-être animal et garantir une production durable.