Réponse neuronale à une lésion médullaire

 Une lésion médullaire survient lorsque la moelle épinière subit un traumatisme, une compression ou une maladie dégénérative. Elle entraîne une interruption de la communication neuronale entre le cerveau et le reste du corps, provoquant paralysie, perte sensorielle et troubles autonomes.

La réponse du système nerveux à ce type de lésion est complexe, combinant dégénérescence axonale, plasticité neuronale locale et tentative de régénération. Comprendre ces mécanismes est essentiel pour développer des stratégies thérapeutiques visant à restaurer la fonction motrice et sensorielle.

🧩 Dégénérescence et inflammation

Dégénérescence wallérienne

Après une lésion axonale, les segments distaux des axones subissent une dégénérescence wallérienne, où les axones et leur myéline se dégradent. Cela entraîne :

  • Perte de conduction électrique.

  • Activation des cellules gliales pour nettoyer les débris.

Réaction inflammatoire

Les microglies et macrophages infiltrent la zone lésée, libérant des cytokines et radicaux libres. Cette inflammation initiale a un double rôle :

  • Favoriser l’élimination des débris.

  • Limiter la régénération axonale à cause de la toxicité et des molécules inhibitrices.

🔬 Plasticité neuronale et réorganisation

Interneurones et circuits compensatoires

Les interneurones spinaux peuvent réorganiser leurs connexions pour créer des circuits alternatifs permettant partiellement la transmission des signaux sensoriels et moteurs.

Redistribution des canaux ioniques

Les axones intacts peuvent modifier la localisation de leurs canaux Na⁺ et K⁺, maintenant ainsi une excitation minimale malgré la perte de myéline.

Potentialisation et dépression synaptique

Des changements de force synaptique (LTP et LTD) se produisent dans les circuits proximaux à la lésion, permettant une adaptation fonctionnelle.

⚡ Tentatives de régénération axonale

Remyélinisation

Les oligodendrocytes précurseurs et les cellules de Schwann peuvent reformer des gaines de myéline, améliorant partiellement la conduction des axones survivants.

Facteurs neurotrophiques

La libération de BDNF, NGF et neuregulines favorise :

  • La survie axonale.

  • La croissance des axones vers leurs cibles.

  • La différenciation des cellules gliales pour soutenir la remyélinisation.

Obstacles à la régénération

  • Cicatrices gliales et molécules inhibitrices comme Nogo-A.

  • Inflammation chronique, limitant la survie neuronale.

  • Déclin des précurseurs gliaux avec l’âge, réduisant l’efficacité de la réparation.

🧠 Implications cliniques

  • Thérapie cellulaire : transplantation de cellules souches neuronales ou gliales pour favoriser la régénération.

  • Stimulation électrique : activation des circuits spinaux pour renforcer la plasticité et restaurer la fonction motrice.

  • Pharmacologie : modulateurs immunitaires et facteurs neurotrophiques pour limiter la dégénérescence et stimuler la remyélinisation.

🎯 Conclusion : un système nerveux adaptable mais limité

La réponse neuronale à une lésion médullaire combine :

  • Une dégénérescence rapide des axones endommagés.

  • Une plasticité locale permettant la compensation partielle des fonctions.

  • Une tentative de régénération qui dépend de nombreux facteurs moléculaires et cellulaires.

Bien que la régénération complète soit limitée chez les mammifères adultes, la compréhension de ces mécanismes ouvre des voies thérapeutiques prometteuses, associant cellules souches, facteurs de croissance et rééducation ciblée pour restaurer la fonction neuronale et améliorer la qualité de vie des patients.

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