Le syndrome de Cushing est une pathologie endocrinienne résultant d’une exposition prolongée à un excès de cortisol. Cette hypercortisolémie entraîne des manifestations cliniques variées et peut avoir des conséquences graves sur la santé. Un diagnostic précis et une prise en charge adaptée sont essentiels pour améliorer le pronostic des patients. Cet article présente en détail les mécanismes, les méthodes diagnostiques et les options thérapeutiques du syndrome de Cushing.
Physiopathologie du syndrome de Cushing
Le cortisol est une hormone glucocorticoïde sécrétée par la zone fasciculée du cortex surrénalien. Il intervient dans la régulation du métabolisme, la réponse au stress et la modulation du système immunitaire. Le syndrome de Cushing survient lorsque la production ou l’administration exogène de cortisol est excessive, provoquant un déséquilibre hormonal.
Les causes peuvent être d’origine endogène ou exogène. Le syndrome de Cushing endogène est principalement dû à une tumeur hypophysaire sécrétant de l’ACTH (maladie de Cushing), une tumeur surrénalienne productrice de cortisol ou un syndrome paranéoplasique avec production ectopique d’ACTH.
Manifestations cliniques
Le syndrome de Cushing se manifeste par une multitude de signes cliniques. Parmi les plus fréquents, on retrouve une prise de poids centripète, un visage rond appelé « face lunaire », une accumulation de graisse au niveau de la nuque dite « bosse de bison », une fragilité cutanée avec vergetures pourpres, une faiblesse musculaire, une hypertension artérielle, une ostéoporose et des troubles psychiatriques comme la dépression.
Les patients peuvent également présenter une intolérance au glucose, des troubles menstruels chez la femme et une diminution de la libido.
Diagnostic du syndrome de Cushing
Le diagnostic repose sur un ensemble d’examens biologiques et d’imageries.
Tests de dépistage
Le test de dépistage initial inclut la mesure du cortisol libre urinaire sur 24 heures, le test de suppression à la dexaméthasone basse dose et le dosage du cortisol salivaire nocturne. Ces tests permettent de confirmer une hypercortisolémie.
Études hormonales complémentaires
Une fois l’hypercortisolémie confirmée, il est nécessaire de distinguer les différentes causes. Le dosage de l’ACTH plasmatique permet de différencier un syndrome ACTH-dépendant d’un syndrome ACTH-indépendant. Des tests de stimulation ou de suppression peuvent être réalisés pour préciser l’origine.
Imagerie
L’imagerie cérébrale par IRM est utilisée pour détecter une tumeur hypophysaire. En cas de suspicion de tumeur surrénalienne, une tomodensitométrie (TDM) abdominale est réalisée. Des examens complémentaires peuvent être nécessaires en cas de suspicion de production ectopique d’ACTH.
Traitement du syndrome de Cushing
Le traitement vise à normaliser la production de cortisol et à corriger les conséquences cliniques.
Traitement chirurgical
La chirurgie est la première option dans la majorité des cas. L’exérèse de la tumeur hypophysaire (adénomectomie) est la procédure de choix dans la maladie de Cushing. Pour les tumeurs surrénaliennes, une surrénalectomie partielle ou totale est réalisée.
Traitement médical
En cas d’échec ou en attendant la chirurgie, des médicaments peuvent être utilisés pour inhiber la synthèse du cortisol (métopirone, kétoconazole, mitotane) ou bloquer ses effets (mifépristone). Les antagonistes des récepteurs de la corticotrophine sont également en développement.
Radiothérapie
La radiothérapie hypophysaire peut être envisagée en cas de récidive ou d’échec chirurgical.
Prise en charge des complications
Le contrôle de l’hypertension, du diabète et de l’ostéoporose est indispensable. Un suivi psychologique peut être nécessaire pour les troubles psychiatriques.
Pronostic et suivi
Le pronostic dépend de la rapidité du diagnostic et de l’efficacité du traitement. Un suivi régulier est nécessaire pour détecter les récidives et gérer les séquelles. La qualité de vie peut être améliorée grâce à une prise en charge multidisciplinaire.
Conclusion
Le syndrome de Cushing est une maladie complexe dont le diagnostic repose sur une approche rigoureuse combinant examens biologiques et imagerie. La chirurgie demeure la pierre angulaire du traitement, complétée par des options médicales et radiothérapeutiques selon les cas. Une surveillance attentive est essentielle pour optimiser le pronostic et la qualité de vie des patients.