Fonctions des glandes surrénales : corticosurrénale et médullosurrénale

 Les glandes surrénales, ou glandes adrénales, sont deux organes endocriniens essentiels situés au-dessus de chaque rein. Bien que de petite taille, elles jouent un rôle fondamental dans l’homéostasie de l’organisme, notamment dans la réponse au stress, la régulation du métabolisme, de la pression artérielle et de l’équilibre hydroélectrolytique. Elles sont constituées de deux parties fonctionnellement et embryologiquement distinctes : la corticosurrénale (ou cortex surrénalien) et la médullosurrénale (ou médulla surrénalienne). Chacune possède une structure histologique propre et sécrète des hormones spécifiques, indispensables au bon fonctionnement de l’organisme.

Organisation structurale des glandes surrénales

Chaque glande surrénale mesure environ 4 à 5 cm de longueur et pèse entre 4 et 10 g. Elle est entourée d’une capsule fibreuse. En coupe, on distingue deux régions bien individualisées :

La corticosurrénale, qui représente environ 80 % du volume de la glande, est périphérique. Elle est divisée en trois zones concentriques : la zone glomérulée, la zone fasciculée et la zone réticulée.

La médullosurrénale, située au centre, est constituée de cellules chromaffines dérivées du tissu nerveux.

La corticosurrénale : production des hormones stéroïdiennes

La corticosurrénale sécrète trois grandes classes d’hormones stéroïdiennes, chacune synthétisée dans une zone spécifique.

La zone glomérulée, la plus externe, produit des minéralocorticoïdes, principalement l’aldostérone. Cette hormone intervient dans la régulation de la pression artérielle et de l’équilibre hydrosodé en augmentant la réabsorption de sodium et l’excrétion de potassium au niveau des tubules rénaux.

La zone fasciculée, la plus volumineuse, sécrète des glucocorticoïdes, notamment le cortisol. Le cortisol est une hormone essentielle au métabolisme des glucides, des lipides et des protéines. Il participe également à la réponse au stress, possède des effets anti-inflammatoires et immunosuppresseurs, et régule le cycle veille-sommeil.

La zone réticulée, la plus interne, produit des androgènes surrénaliens, principalement la déhydroépiandrostérone (DHEA) et sa forme sulfatée (DHEA-S). Ces hormones jouent un rôle modeste dans les caractères sexuels secondaires, en particulier chez la femme.

La sécrétion des glucocorticoïdes et des androgènes est contrôlée par l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien via l’ACTH (adénocorticotrophine), tandis que celle de l’aldostérone dépend du système rénine-angiotensine-aldostérone et de la kaliémie.

La médullosurrénale : centre de la réponse immédiate au stress

La médullosurrénale est formée de cellules chromaffines, qui sont en réalité des neurones sympathiques modifiés. Ces cellules sécrètent des catécholamines, principalement l’adrénaline (épinéphrine) et la noradrénaline (norépinéphrine), sous l’effet de stimulations nerveuses provenant du système nerveux sympathique.

L’adrénaline représente environ 80 % des catécholamines produites. Elle prépare l’organisme à une réaction de fuite ou de lutte (« fight or flight ») en augmentant la fréquence cardiaque, la pression artérielle, la dilatation des bronches, la libération de glucose hépatique, et la vigilance. La noradrénaline agit principalement comme vasoconstricteur, participant à la régulation du tonus vasculaire et de la pression artérielle.

La sécrétion des catécholamines est immédiate et adaptative, intervenant lors des stress aigus physiques ou psychiques, de l’exercice, des hémorragies ou des infections.

Intégration fonctionnelle des deux régions

Bien que la corticosurrénale et la médullosurrénale soient indépendantes sur le plan embryologique et fonctionnel, elles coopèrent dans la réponse globale au stress. Le cortisol potentialise l’action de l’adrénaline en augmentant la sensibilité des récepteurs adrénergiques. Ainsi, dans une situation de stress, la médullosurrénale assure une réponse rapide, tandis que la corticosurrénale assure une réponse prolongée.

Par ailleurs, un dysfonctionnement de l’une ou l’autre de ces régions peut entraîner des désordres endocriniens graves. Par exemple, une hyperplasie de la zone fasciculée peut provoquer un syndrome de Cushing, tandis qu’un phéochromocytome, tumeur de la médullosurrénale, entraîne une sécrétion excessive de catécholamines avec crises hypertensives.

Conclusion

Les glandes surrénales sont des structures vitales qui assurent des fonctions endocriniennes complexes par le biais de deux compartiments distincts mais complémentaires. La corticosurrénale régule les équilibres métaboliques, électrolytiques et hormonaux à long terme, tandis que la médullosurrénale permet une réponse immédiate aux situations de stress. Une bonne compréhension de leur fonctionnement est essentielle à l’évaluation et au traitement des troubles endocriniens impliquant ces organes.

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