La résistance des plantes cultivées aux parasites est un enjeu majeur pour assurer la sécurité alimentaire mondiale. Les parasites, qu’ils soient insectes, champignons, bactéries ou virus, peuvent provoquer des pertes importantes de rendement et affecter la qualité des récoltes. Développer des plantes capables de résister naturellement à ces agressions est essentiel pour réduire l’usage des pesticides et promouvoir une agriculture durable.
Types de parasites affectant les cultures
Insectes ravageurs
Ils comprennent des groupes variés comme les pucerons, les chenilles, les thrips, ou encore les coléoptères, responsables de défoliations, perforations ou transmission de maladies.
Agents pathogènes
-
Champignons : mildiou, oïdium, fusariose
-
Bactéries : flétrissements, pourritures
-
Virus : mosaïques, jaunisses
Nématodes
Petits vers microscopiques qui attaquent les racines et perturbent l’absorption des nutriments.
Mécanismes de résistance des plantes
Résistance constitutive
C’est une défense permanente basée sur des barrières physiques (cuticule épaisse, poils), et des composés chimiques (phytoalexines, tanins).
Résistance induite
Activation de défenses spécifiques suite à la détection du parasite, impliquant la production de molécules antimicrobiennes, enzymes de défense, ou la lignification des tissus.
Résistance génétique
Basée sur la présence de gènes de résistance (R), qui reconnaissent les effecteurs des parasites et déclenchent une réponse immunitaire.
Tolérance
Capacité à supporter une infestation sans perte significative de rendement, en compensant les dommages.
Stratégies d’amélioration de la résistance
Sélection variétale classique
Identification et croisement de plantes présentant des caractères résistants pour obtenir des variétés améliorées.
Biotechnologies
-
Introduction de gènes résistants par transgenèse
-
Édition génomique (CRISPR-Cas9) pour modifier des gènes liés à la résistance
-
RNA interférence pour cibler des gènes essentiels aux parasites
Gestion intégrée des parasites (GIP)
Combinaison de résistances variétales avec des pratiques culturales, biologiques et chimiques maîtrisées.
Exemples de résistances notables
-
Résistance au mildiou de la vigne par le gène Rpv1
-
Résistance aux pucerons chez le pois grâce à des gènes spécifiques
-
Tolérance aux nématodes dans certaines variétés de tomate
Enjeux et défis
-
Durabilité de la résistance face à l’évolution rapide des parasites
-
Besoin de diversité génétique pour éviter la vulnérabilité des cultures
-
Acceptabilité des biotechnologies et régulations strictes
-
Intégration des résistances dans des systèmes agricoles complexes
Perspectives futures
-
Approfondissement des connaissances sur les interactions plantes-parasites
-
Développement de variétés multitrait résistantes à plusieurs parasites
-
Utilisation de la métagénomique pour détecter précocement les menaces
-
Promotion des systèmes agroécologiques combinant résistances et biodiversité
Conclusion
La résistance des plantes cultivées aux parasites est un levier clé pour réduire l’impact des ravageurs et pathogènes tout en limitant les intrants chimiques. L’association des approches classiques et innovantes contribue à bâtir des systèmes agricoles plus durables et résilients face aux défis actuels.