L’identification précise des espèces animales est une étape fondamentale en faunistique. Elle conditionne la qualité des inventaires et des études écologiques. Plusieurs outils, classiques et modernes, sont utilisés par les chercheurs pour reconnaître les espèces avec fiabilité. Ces outils combinent souvent des approches morphologiques, génétiques et technologiques.
1. Clés dichotomiques et guides naturalistes
Les clés dichotomiques sont des outils traditionnels qui permettent d’identifier une espèce en suivant une série de choix binaires (ex : présence ou absence d’une caractéristique). Elles sont souvent accompagnées de guides illustrés ou de monographies décrivant les traits morphologiques, comportements et habitats. Ces outils sont largement utilisés pour les vertébrés, les insectes, les mollusques et d’autres groupes.
2. Collections de référence et muséums
Les collections zoologiques conservées dans les muséums d’histoire naturelle servent de référence pour la comparaison. Les spécimens types, soigneusement identifiés et conservés, permettent aux scientifiques de valider leurs observations et d’établir des critères diagnostiques précis.
3. Analyse morphologique et anatomique
L’étude détaillée de la morphologie externe (taille, forme, couleur, motifs) et interne (structure des os, organes) est souvent nécessaire, surtout pour les groupes complexes. Des outils comme le microscope, la microscopie électronique, ou l’imagerie 3D sont utilisés pour observer des détails invisibles à l’œil nu.
4. Techniques moléculaires : barcoding ADN
Le code-barres ADN (DNA barcoding) est aujourd’hui une méthode incontournable. Elle consiste à séquencer une courte région génétique spécifique à chaque espèce, permettant d’identifier rapidement un individu à partir d’un échantillon biologique (peau, plume, sang, ou même restes organiques). Cette technique est particulièrement utile pour les espèces cryptiques ou difficiles à différencier morphologiquement.
5. Analyse d’ADN environnemental (ADNe)
L’ADNe permet de détecter la présence d’espèces en analysant l’ADN qu’elles libèrent dans leur environnement (eau, sol, air). Cette méthode révolutionnaire permet d’identifier des espèces rares ou furtives sans capture directe.
6. Bases de données numériques et applications mobiles
De nombreuses bases de données internationales (ex. GBIF, BOLD Systems) regroupent des séquences ADN, des photos, des descriptions et des données géographiques. Par ailleurs, des applications mobiles comme iNaturalist, Seek ou Pl@ntNet utilisent l’intelligence artificielle pour aider les amateurs et professionnels à identifier rapidement des espèces sur le terrain grâce à la photo.
7. Intelligence artificielle et apprentissage automatique
L’intelligence artificielle (IA) se développe pour améliorer l’identification automatique des espèces à partir d’images, de sons ou d’analyses génétiques. Les réseaux neuronaux peuvent apprendre à reconnaître des milliers d’espèces, facilitant ainsi le travail des chercheurs et la participation citoyenne.