Les monocotylédones représentent un groupe majeur de plantes angiospermes caractérisées par la présence d’un seul cotylédon dans la graine. Leur anatomie interne diffère sensiblement de celle des dicotylédones, notamment au niveau des tiges. Comprendre l’anatomie interne des tiges monocotylédones est essentiel pour appréhender leur croissance, leur physiologie et leurs adaptations morphologiques. Cette étude met en lumière les spécificités structurelles de la tige monocotylédone, notamment la disposition des tissus conducteurs, la nature des parenchymes et l’absence de cambium.
I. Organisation générale de la tige monocotylédone
La tige des monocotylédones est souvent herbacée, mais peut être aussi ligneuse dans certains cas (exemple : palmier). Elle assure la fonction de soutien, le transport de la sève et le stockage.
Contrairement aux dicotylédones, la tige monocotylédone ne présente pas de croissance secondaire par cambium, ce qui limite son épaississement au cours du temps.
II. Structure de la tige monocotylédone
La tige est organisée en plusieurs tissus distincts, chacun jouant un rôle spécifique :
1. Épiderme
L’épiderme forme la couche externe de la tige. C’est un tissu de protection constitué d’une seule couche de cellules souvent recouvertes d’une cuticule pour limiter la perte d’eau. L’épiderme peut aussi contenir des stomates, surtout chez les monocotylédones à tiges aériennes.
2. Parenchyme cortical
Sous l’épiderme se trouve le parenchyme cortical, composé de cellules vivantes à paroi fine. Ce tissu participe au stockage, à la photosynthèse (chez les tiges vertes) et à la circulation des substances. Chez certaines monocotylédones, il contient aussi des cellules spécialisées comme des sclères ou des poches à cristaux.
3. Faisceaux vasculaires (métaxylème et protophloème)
La caractéristique principale des tiges monocotylédones est la disposition dispersée des faisceaux vasculaires dans le parenchyme, sans formation d’un anneau distinct comme chez les dicotylédones.
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Les faisceaux vasculaires sont dispersés dans le parenchyme, souvent nombreux et entourés par une gaine sclérifiée.
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Chaque faisceau est fasciculé avec du xylème (transport de la sève brute) orienté vers l’intérieur et du phloème (transport de la sève élaborée) vers l’extérieur.
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Les faisceaux peuvent être collatéraux ouverts ou fermés selon l’espèce, mais chez les monocotylédones il n’y a pas de cambium actif.
4. Parenchyme médullaire
Contrairement aux dicotylédones, la tige monocotylédone ne possède pas de moelle centrale clairement délimitée. Le parenchyme médullaire est peu différencié et fusionné au parenchyme cortical dans certains cas.
5. Absence de cambium
Un point fondamental est l'absence de cambium, ce qui signifie qu’il n’y a pas de croissance secondaire en épaisseur. Par conséquent, les tiges monocotylédones ne forment pas de bois ni de liber secondaires.
III. Particularités anatomiques
1. Gaine sclérifiée
Les faisceaux vasculaires sont entourés d’une gaine sclérifiée qui assure un rôle de soutien mécanique. Cette gaine rigide compense l’absence de croissance secondaire en fournissant une solidité à la tige.
2. Tissu fondamental
Le tissu fondamental est principalement constitué de parenchyme, mais on peut aussi trouver des tissus de soutien comme le collenchyme sous l’épiderme dans certaines monocotylédones.
3. Adaptations spécifiques
Certaines monocotylédones comme les palmiers ont développé des tissus mécaniques spécifiques pour soutenir leur grande taille malgré l’absence de cambium.
IV. Fonctionnement physiologique
La disposition dispersée des faisceaux vasculaires facilite un transport efficace de l’eau et des nutriments dans toute la tige, même sans formation de bois secondaire. Le parenchyme joue un rôle important dans le stockage et la redistribution des substances.
V. Exemples et importance économique
De nombreuses monocotylédones sont d’une grande importance économique : céréales (maïs, blé), plantes ornementales (orchidées), ou plantes ligneuses tropicales (palmiers). Leur anatomie interne influence leur croissance et leur résistance, aspects essentiels pour l’agriculture et l’horticulture.
Conclusion
L’anatomie interne des tiges monocotylédones est caractérisée par une organisation particulière avec des faisceaux vasculaires dispersés dans un parenchyme abondant, une absence de cambium et une gaine sclérifiée autour des faisceaux. Ces particularités structurales influencent leur mode de croissance, leur fonction de soutien et leur physiologie. Comprendre cette organisation est crucial pour les études botaniques, agronomiques et pour optimiser la culture des plantes monocotylédones.