Surveillance entomologique et contrôle vectoriel

 La surveillance entomologique et le contrôle vectoriel sont des composantes essentielles dans la prévention et la maîtrise des maladies parasitaires transmises par des insectes vecteurs comme les moustiques, les phlébotomes, les tiques et les mouches tsé-tsé. Ces stratégies permettent d’identifier les espèces vectrices, de comprendre leur dynamique et de réduire efficacement la transmission des parasites responsables. Cet article développe les méthodes et enjeux liés à ces approches fondamentales en santé publique.

1. Importance de la surveillance entomologique

1.1 Objectifs

  • Identifier et cartographier les espèces vectrices présentes.

  • Évaluer la densité vectorielle et les périodes d’activité.

  • Détecter la présence de parasites dans les vecteurs.

  • Surveiller les résistances aux insecticides.

1.2 Méthodes de collecte

  • Pièges lumineux, pièges à CO2, pièges à aspiration.

  • Capture manuelle lors des périodes d’activité.

  • Collecte de larves dans les gîtes larvaires (eaux stagnantes, végétation).

1.3 Identification des vecteurs

  • Identification morphologique au laboratoire.

  • Utilisation de méthodes moléculaires (PCR) pour différencier les espèces cryptiques.

1.4 Surveillance des parasites dans les vecteurs

  • Examen microscopique des organes (ex : salivaires, intestin).

  • Tests PCR pour détecter la présence d’ADN parasitaire.

  • Études du taux d’infection vectorielle.

2. Contrôle vectoriel : méthodes et stratégies

2.1 Lutte chimique

  • Pulvérisations intradomiciliaires résiduelles (IRS).

  • Utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticides (MII).

  • Néonicotinoïdes, pyréthrinoïdes, organophosphorés selon les vecteurs et résistances.

2.2 Lutte biologique

  • Introduction de prédateurs naturels (poissons, larvivores).

  • Bactéries entomopathogènes (ex : Bacillus thuringiensis israelensis).

  • Utilisation de champignons entomopathogènes.

2.3 Lutte environnementale

  • Assainissement des milieux : drainage, élimination des gîtes larvaires.

  • Modification des habitats pour limiter la prolifération des vecteurs.

2.4 Méthodes innovantes

  • Techniques de lutte génétique (libération de moustiques stériles ou porteurs de gènes modifiés).

  • Usage de Wolbachia pour réduire la capacité vectorielle.

  • Pièges attractifs à phéromones ou CO2.

3. Intégration des données pour une gestion efficace

  • Utilisation des données entomologiques pour planifier les interventions.

  • Surveillance continue pour détecter les changements dans la population vectorielle.

  • Adaptation des stratégies en fonction des résistances et écologies locales.

4. Enjeux et défis

  • Résistance croissante aux insecticides.

  • Complexité écologique des vecteurs.

  • Nécessité de formation spécialisée pour la surveillance.

  • Coût et logistique des programmes de contrôle dans les zones rurales ou isolées.

Conclusion

La surveillance entomologique et le contrôle vectoriel constituent des outils indispensables dans la lutte contre les maladies parasitaires transmises par vecteurs. Leur efficacité repose sur une connaissance fine des vecteurs, de leur biologie et de leur interaction avec les parasites. L’intégration de méthodes classiques et innovantes, associée à une surveillance rigoureuse, est la clé pour réduire durablement la transmission parasitaire et améliorer la santé publique.

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