L’épithélium intestinal est un tissu spécialisé qui tapisse la surface interne de l’intestin, jouant un rôle clé dans la digestion, l’absorption des nutriments et la protection de l’organisme. Sa structure complexe et ses fonctions variées en font un modèle d’étude essentiel en histologie et physiologie digestive.
1. Structure générale de l’épithélium intestinal
L’épithélium intestinal est un épithélium simple prismatique, formé d’une seule couche de cellules cylindriques hautes reposant sur une membrane basale. Il tapisse les villosités intestinales, des projections en forme de doigts qui augmentent la surface d’absorption.
Cellules principales
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Entérocytes : cellules absorbantes majoritaires, possédant une bordure en brosse dense de microvillosités pour augmenter la surface.
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Cellules caliciformes : produisent du mucus protecteur lubrifiant la muqueuse.
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Cellules endocrines : sécrètent des hormones régulant la digestion.
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Cellules de Paneth : situées à la base des cryptes, elles participent à la défense immunitaire.
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Cellules souches : localisées dans les cryptes, elles assurent le renouvellement épithélial.
2. Organisation en villosités et cryptes
L’épithélium est organisé en villosités qui prolongent la surface interne, et en cryptes de Lieberkühn, invaginations à la base des villosités où résident les cellules souches et les cellules de Paneth. Cette organisation favorise un renouvellement rapide des cellules et une grande efficacité fonctionnelle.
3. Fonctions de l’épithélium intestinal
a) Absorption des nutriments
Les entérocytes absorbent les nutriments digérés, comme les monosaccharides, acides aminés, acides gras, vitamines et minéraux, grâce à leurs microvillosités qui multiplient la surface d’échange.
b) Sécrétion de mucus
Les cellules caliciformes produisent un mucus protecteur qui facilite le passage des aliments et protège l’épithélium contre les agressions mécaniques et chimiques.
c) Défense immunitaire
Les cellules de Paneth sécrètent des peptides antimicrobiens, participant à la régulation de la flore intestinale et à la protection contre les infections.
d) Régulation hormonale locale
Les cellules endocrines libèrent des hormones telles que la sécrétine ou la cholécystokinine, qui modulent la digestion, la motilité intestinale et la sécrétion enzymatique.
4. Mécanismes de renouvellement
Le renouvellement cellulaire est rapide, avec une durée moyenne de 4 à 5 jours, assuré par les cellules souches situées dans les cryptes. Ce processus garantit la réparation constante de la muqueuse et le maintien des fonctions.
5. Techniques d’étude histologique
L’observation de l’épithélium intestinal utilise des colorations classiques comme l’Hématoxyline-Éosine, ainsi que des colorations spécifiques (PAS pour le mucus) et l’immunohistochimie pour identifier les cellules endocrines ou les peptides antimicrobiens.
6. Pathologies associées
Les altérations de l’épithélium intestinal sont impliquées dans diverses maladies :
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Maladies inflammatoires chroniques (Crohn, rectocolite).
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Malabsorption (maladie cœliaque).
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Infections bactériennes ou virales.
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Cancers colorectaux débutant souvent au niveau des cryptes.
Conclusion
L’épithélium intestinal est une structure dynamique et multifonctionnelle indispensable à la digestion, à l’absorption et à la protection de l’organisme. Sa complexité morphologique et fonctionnelle en fait un sujet central en biologie et médecine. Sa compréhension permet d’améliorer le diagnostic et le traitement des pathologies intestinales.