Les parasites pathogènes chez l’humain sont responsables de millions d’infections dans le monde, affectant principalement les populations des régions tropicales et subtropicales, mais aussi celles des pays industrialisés, notamment à travers les voyages, les migrations et l’urbanisation. Ces parasites, qui vivent aux dépens de l’hôte humain, peuvent provoquer des pathologies variées, allant des infections intestinales bénignes à des maladies graves pouvant entraîner la mort.
Dans cet article, nous présentons les principaux parasites pathogènes chez l’homme, leur classification biologique, leurs mécanismes d’infection, les maladies associées, et leur importance en santé publique.
1. Classification des parasites humains pathogènes
Les parasites pathogènes sont classés en trois grands groupes :
A. Protozoaires (unicellulaires eucaryotes)
Ils vivent dans les tissus ou les fluides corporels et se multiplient rapidement.
Exemples majeurs :
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Plasmodium spp. — paludisme
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Entamoeba histolytica — amibiase
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Giardia intestinalis — giardiase
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Toxoplasma gondii — toxoplasmose
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Trypanosoma brucei — maladie du sommeil
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Trypanosoma cruzi — maladie de Chagas
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Leishmania spp. — leishmanioses
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Cryptosporidium parvum — cryptosporidiose
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Trichomonas vaginalis — trichomonose
B. Helminthes (vers parasites multicellulaires)
Nématodes (vers ronds) :
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Ascaris lumbricoides — ascaridiose
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Enterobius vermicularis — oxyurose
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Ancylostoma duodenale — ankylostomose
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Strongyloides stercoralis — strongyloïdose
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Wuchereria bancrofti — filariose lymphatique
Cestodes (vers plats segmentés) :
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Taenia solium, Taenia saginata — ténia
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Echinococcus granulosus — échinococcose hydatique
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Hymenolepis nana — hyménolépiase
Trématodes (douves) :
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Schistosoma spp. — bilharziose (schistosomiase)
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Fasciola hepatica — fasciolose
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Clonorchis sinensis — clonorchiose
C. Arthropodes (vecteurs ou parasites externes)
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Sarcoptes scabiei — gale
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Pediculus humanus — pou
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Phtirus pubis — morpions
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Myiasis (larves de mouches parasitaires)
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Tiques, moustiques, phlébotomes — vecteurs de nombreux parasites protozoaires
2. Protozoaires pathogènes et maladies associées
Plasmodium spp. — Paludisme
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Transmission : piqûre de moustique Anopheles
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Localisation : foie et globules rouges
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Symptômes : fièvre cyclique, frissons, céphalées, anémie
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Complications : forme cérébrale (P. falciparum), décès si non traité
Entamoeba histolytica — Amibiase
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Transmission : voie oro-fécale
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Localisation : intestin, parfois foie
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Symptômes : diarrhée sanglante, colite, abcès hépatique
Giardia intestinalis — Giardiase
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Transmission : eau ou aliments contaminés
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Localisation : intestin grêle
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Symptômes : diarrhée, ballonnements, malabsorption
Toxoplasma gondii — Toxoplasmose
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Transmission : ingestion d’oocystes (sol, viande crue), voie congénitale
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Symptômes : asymptomatique, ou syndrome grippal
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Complications : formes graves chez immunodéprimés et fœtus
Trypanosoma spp.
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T. brucei : maladie du sommeil (transmise par la mouche tsé-tsé) → troubles neurologiques
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T. cruzi : maladie de Chagas (transmise par triatome) → atteinte cardiaque, digestive
Leishmania spp.
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Transmission : piqûre de phlébotome
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Formes : cutanée, mucocutanée, viscérale (kala-azar)
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Localisation : peau, muqueuses, organes internes (foie, rate)
Cryptosporidium parvum
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Transmission : eau contaminée
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Symptômes : diarrhée sévère, particulièrement chez les immunodéprimés
3. Helminthes pathogènes : vers intestinaux et tissulaires
Ascaris lumbricoides
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Vers ronds de grande taille
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Symptômes : troubles digestifs, occlusion intestinale, migration pulmonaire
Enterobius vermicularis (Oxyure)
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Fréquent chez l’enfant
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Symptôme principal : prurit anal
Taenia solium / Taenia saginata
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Infection par consommation de viande mal cuite
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Forme larvaire de T. solium : cysticercose (cerveau, muscles)
Echinococcus granulosus
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Transmission par contact avec chiens
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Forme hydatique : kystes dans foie, poumons, cerveau
Schistosoma spp.
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Pénétration transcutanée par baignade en eau douce
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Localisation : veines mésentériques ou urinaires
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Symptômes : hématurie, hépato-splénomégalie, fibrose hépatique
4. Arthropodes parasitaires et maladies transmises
Parasites externes
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Sarcoptes scabiei : gale, prurit intense
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Pediculus humanus : pédiculose, transmission de typhus
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Phtirus pubis : infestation des poils pubiens
Vecteurs majeurs de protozoaires
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Anopheles → paludisme
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Phlébotomes → leishmaniose
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Glossines (mouche tsé-tsé) → trypanosomiase africaine
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Triatomes → maladie de Chagas
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Tiques → babésiose, autres zoonoses
5. Importance médicale et épidémiologique
Les parasites pathogènes ont un poids important sur la santé mondiale, surtout dans les pays à faibles ressources :
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Maladies tropicales négligées (MTN) : souvent chroniques, invalidantes, ignorées des grands programmes de santé
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Impact économique : baisse de productivité, absentéisme scolaire, coûts de soins
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Risque de réémergence : lié aux migrations, changements climatiques et résistance aux traitements
6. Diagnostic et traitement
Diagnostic
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Examen microscopique (frottis sanguin, œufs dans les selles)
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Tests immunologiques (ELISA, tests rapides)
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PCR et séquençage
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Imagerie médicale (échographie, scanner pour kystes)
Traitement
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Antiprotozoaires : métronidazole, artemisinine, quinines, nifurtimox
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Antihelminthiques : albendazole, praziquantel, ivermectine
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Traitement de soutien : réhydratation, chirurgie si nécessaire
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Surveillance des résistances et pharmacovigilance
7. Prévention
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Amélioration de l’hygiène et de l’assainissement
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Contrôle des vecteurs
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Éducation sanitaire
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Prophylaxie médicamenteuse dans certains contextes
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Vaccins en développement (notamment contre le paludisme)
Conclusion
La connaissance des principaux parasites pathogènes chez l’humain est essentielle pour diagnostiquer, traiter et prévenir les maladies parasitaires, particulièrement dans les zones endémiques. Une approche intégrée, combinant surveillance épidémiologique, recherche, éducation et accès aux soins, est nécessaire pour faire reculer leur incidence à l’échelle mondiale.