Parasites responsables des méningites et encéphalites

 

Les méningites et encéphalites d’origine parasitaire constituent un groupe hétérogène mais particulièrement sévère d’affections neurologiques. Bien que moins fréquentes que les infections bactériennes ou virales, ces parasitoses neurologiques peuvent entraîner des complications graves, incluant des séquelles neurologiques permanentes, voire le décès. Cet article détaille les principaux parasites responsables, leurs modes de transmission, manifestations cliniques, méthodes diagnostiques, ainsi que les options thérapeutiques disponibles.

1. Parasites responsables de méningites et encéphalites

1.1 Toxoplasma gondii

  • Protozoaire intracellulaire obligatoire responsable de la toxoplasmose.

  • Infection congénitale ou acquise chez l’adulte immunodéprimé.

  • Peut provoquer une méningoencéphalite, particulièrement chez les patients VIH/sida.

1.2 Naegleria fowleri

  • Amoeba libre d’eau douce, responsable de la méningoencéphalite amibienne primaire (MAP).

  • Infection fulminante, souvent fatale, par pénétration nasale lors de baignades.

1.3 Acanthamoeba spp. et Balamuthia mandrillaris

  • Amoebae libres responsables de la granulomatose amibienne cérébrale.

  • Infection rare, chronique, mais mortelle sans traitement rapide.

1.4 Taenia solium (neurocysticercose)

  • Larves de ténia infectant le système nerveux central.

  • Cause fréquente de méningite et encéphalite dans les zones endémiques.

  • Présente sous forme de kystes dans le cerveau provoquant une inflammation méningée.

1.5 Schistosoma spp.

  • Certaines espèces peuvent provoquer une méningite parasitaire lors d’invasion du système nerveux central.

  • Plus fréquente dans les régions endémiques d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie.

1.6 Trypanosoma brucei

  • Agent de la maladie du sommeil.

  • Envahit le système nerveux central, causant une encéphalite progressive.

2. Modes de transmission

  • Transmission orale ou via ingestion d’aliments contaminés (toxoplasmose, neurocysticercose).

  • Contact avec eau douce contaminée (Naegleria fowleri).

  • Piqûres d’insectes vecteurs (Trypanosoma).

  • Pénétration directe ou dissémination hématogène.

3. Manifestations cliniques

  • Céphalées intenses.

  • Fièvre.

  • Raideur de nuque.

  • Troubles neurologiques focaux.

  • Troubles cognitifs, convulsions, coma.

4. Diagnostic

4.1 Examen clinique

  • Signes neurologiques spécifiques.

  • Antécédents d’exposition.

4.2 Imagerie cérébrale

  • IRM ou scanner révélant kystes, lésions inflammatoires ou abcès.

4.3 Examens biologiques

  • Ponction lombaire pour analyse du liquide céphalorachidien.

  • Sérologie parasitaire.

  • PCR et techniques moléculaires pour identification spécifique.

5. Traitements

  • Toxoplasmose : association de pyriméthamine, sulfadiazine et folinique.

  • Méningoencéphalite amibienne primaire : traitement agressif avec amphotéricine B, miltéfosine et autres agents antiparasitaires.

  • Neurocysticercose : albendazole ou praziquantel associés à des corticostéroïdes.

  • Trypanosomiase : traitements spécifiques selon le stade (pentamidine, eflornithine, nifurtimox).

  • Schistosomiase neurologique : praziquantel et gestion symptomatique.

6. Pronostic

  • Variable selon le parasite, le délai de diagnostic et la prise en charge.

  • Certaines formes comme la MAP ont un pronostic très mauvais.

  • Importance d’un diagnostic précoce et d’un traitement adapté.

Conclusion

Les parasitoses responsables de méningites et encéphalites représentent un défi clinique majeur, nécessitant vigilance et connaissance approfondie pour un diagnostic rapide. L’intégration des avancées diagnostiques et thérapeutiques est essentielle pour améliorer le pronostic de ces infections graves.

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