Les lésions cutanées parasitaires représentent une catégorie fréquente de pathologies dermatologiques, mais leur diagnostic peut être complexe en raison de la diversité des agents infectieux et des manifestations cliniques similaires à d’autres affections non parasitaires. Le diagnostic différentiel est donc crucial pour éviter les erreurs thérapeutiques et complications. Cet article propose un panorama des principales lésions parasitaires cutanées et des affections à considérer pour un diagnostic précis.
1. Lésions cutanées parasitaires courantes
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Papules, nodules, vésicules, pustules, ulcérations, excoriations.
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Présence fréquente de prurit intense.
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Localisations typiques : espaces interdigitaux, plis, visage, tronc, membres.
2. Principales dermatoses parasitaires et leurs caractéristiques
2.1 Gale (Sarcoptes scabiei)
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Papules prurigineuses, sillons visibles.
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Prurit nocturne marqué.
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Localisations préférentielles : espaces interdigitaux, poignets, coudes, aisselles.
2.2 Leishmaniose cutanée
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Ulcères indolores, bordure surélevée.
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Évolution chronique, cicatrices possibles.
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Zones exposées (visage, membres).
2.3 Larva migrans cutanée
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Trajets sinueux, rouges, très prurigineux.
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Signes d’inflammation locale.
2.4 Dermatite papulaire prurigineuse liée à Onchocerca volvulus
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Nodules, papules hyperpigmentées.
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Présence dans zones endémiques.
2.5 Myiase cutanée
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Lésions ulcérées avec présence de larves visibles.
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Douleur locale et inflammation.
3. Diagnostic différentiel avec autres pathologies cutanées
3.1 Eczéma et dermatite atopique
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Prurit, lésions rouges et squameuses.
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Antécédents allergiques, distribution symétrique.
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Absence de sillons ou de trajets larvaires.
3.2 Psoriasis
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Plaques érythémato-squameuses bien délimitées.
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Localisations typiques : coudes, genoux, cuir chevelu.
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Absence de prurit intense.
3.3 Infections bactériennes (impétigo, folliculite)
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Pustules, croûtes jaunâtres.
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Souvent associées à surinfection de lésions préexistantes.
3.4 Urticaire
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Papules ou plaques prurigineuses, fugaces.
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Réaction allergique, absence de lésions durables.
3.5 Dermatophyties (mycoses cutanées)
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Lésions annulaires, squameuses, parfois prurigineuses.
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Examen mycologique positif.
3.6 Lupus érythémateux cutané
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Lésions érythémateuses, parfois squameuses, au visage.
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Présence de signes systémiques possibles.
4. Approches diagnostiques complémentaires
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Examen clinique minutieux avec recherche de signes spécifiques (sillons, trajets, croûtes).
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Examen parasitologique : prélèvement cutané pour microscopie, recherche d’acariens ou larves.
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Biopsie cutanée : en cas de doute pour étude histopathologique.
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Techniques moléculaires (PCR) pour identification précise des parasites.
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Tests sérologiques pour certaines parasitoses systémiques.
5. Importance du contexte épidémiologique
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Recherche d’antécédents de voyage en zones endémiques.
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Prise en compte des facteurs de risque : contacts, environnement, conditions socio-économiques.
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Connaissance des foyers parasitaires locaux.
6. Conclusion
Le diagnostic différentiel des lésions cutanées parasitaires repose sur une analyse clinique rigoureuse, des examens complémentaires adaptés et la prise en compte du contexte épidémiologique. Une approche méthodique permet de distinguer les parasitoses des autres affections dermatologiques, garantissant ainsi une prise en charge efficace et adaptée.